vert de vessie

Vert de vessie et Venise verte

Depuis quelques années, je me retrouve avec plusieurs personnes autour d'une passion commune, l'Enluminure. Cet été pendant les deux premières semaines d'août, alors que je passais mes journées à l'atelier du 112, Marie-Josée, Elisabeth, Monique et Odile sont venues me rejoindre un samedi avec l'idée de préparer du vert de vessie. Patricia n'a pas pu être présente, mais ce ne sera que partie remise.
                                                Qu'est-ce que le vert de vessie?

Aujourd'hui un aquarelliste achète son vert de vessie, et peut-être que certains ne savent pas que cette couleur avant d'être vendue en godet ou en tube, était conservée dans une vessie de porc. C'est bien une couleur végétale qui sert à ombrer la malachite.


Cette couleur est obtenue à partir des pétales d'iris bleus ou des baies de nerprun. En ce qui nous concerne, nous avons travaillé avec des pétales d'iris.
La saison idéale pour faire cette couleur avec l'iris reste évidemment le mois de mai avec des fleurs fraîches. Il est toujours possible de mettre des pétales au congélateur, comme je le fais, ou de les faire sécher selon la méthode de Monique avec un dessiccateur.

Dans une casserole avec un demi litre d'eau, on jette 50 grammes de pétale frais ou congelés (ou 25 grammes de pétales séchés), et on laisse bouillir pendant 5 minutes.

 On pressure un peu, on rajoute 2.5 grammes d'alun, et on laisse encore bouillir 5 minutes. Avant de terminer, on rajoute 2.5 grammes de carbonate de potassium, on mélange bien, on filtre dans un tamis et on termine en rajoutant 2.5 grammes de sucre. Il suffit maintenant de réduire par ébullition, et de verser dans une vessie de porc, ou à défaut dans des coquillages avant que la solution ne devienne trop visqueuse.

Cette recette m'avait été donnée par Klaus Peter Schäffel, Enlumineur suisse particulièrement brillant, et on en trouve également d'autres dans "Alchimie de l'enluminure, 80 recettes éprouvées" de Marc Niederhauser.